COMMUNIQUE DE PRESSE
Sécurité ferroviaire et sécurité du personnel
Les élu-e-s du Comité Central du Groupe Public Ferroviaire
déclenchent un audit national
Le 6 mars dernier un cheminot du technicentre industriel de Bischheim décédait dans l’exercice de ses fonctions. Le 11
mars, un cheminot de l’Équipement perdait la vie, heurté par un train en gare de Dijon. Deux morts au travail qui s’ajoutent
aux 6 de l’an dernier. Une situation intolérable alors que depuis des mois, les élu-e-s de proximité multiplient les alertes
dans les chantiers.
N’en déplaise à la direction de la SNCF, qui semble avoir tourné la page du service public ferroviaire. N’en déplaise à l’État actionnaire
qui impose une gestion purement financière. La SECURITE va de pair avec le SERVICE PUBLIC. Fragiliser l’un, c’est fragiliser l’autre.
Au regard des Orientations Stratégiques de l’Entreprise, présentées ce 23 avril 2024 en séance plénière du Comité Central,
le service public s’efface au profit de la loi du marché. A l’unanimité, les élu-e-s ont émis un avis négatif sur ces orientations.
Le contexte d’ouverture à la concurrence, tend à complexifier la production et à morceler le Groupe public unifié. La
recherche accrue de gains de productivité, à travers des sous-effectifs chroniques, le recours à la sous-traitance et les
réorganisations qui se sont multipliées, sont autant d’éléments qui nuisent à la sécurité. Il en est de même avec les économies
réalisées tous azimuts, qui se traduisent par un appauvrissement des formations, une simplification des procédures
de sécurité et une multiplication des agents isolés. C’est dans un tel cadre que les cheminotes et les cheminots, le service
public chevillé au corps, continuent de produire au quotidien le transport ferroviaire dans notre pays, dans des conditions
de sécurité dégradées.
Si chaque mort au travail est une mort de trop, ces deux accidents tragiques ont, à juste titre, provoqué la colère de la
corporation cheminote.
C’est pourquoi, dès le 14 mars, à l’initiative du Secrétaire du Comité Central du Groupe Public Ferroviaire (CCGPF), le
Bureau a été réuni en urgence et a décidé de solliciter une réunion plénière extraordinaire de l’Instance Commune, dite
CCGPF, qui s’est tenue le 11 avril dernier sur le sujet de la sécurité du personnel et des circulations.
A l’unanimité, les élu-e-s (CGT, UNSA-Ferroviaire, SUD-Rail, CFDT) du CCGPF ont décidé de recourir à une expertise libre
et de lancer un audit national sur la sécurité du personnel et la sécurité ferroviaire, avec l’audition des directeurs Sécurité des sociétés du GPU.
Sans attendre les éléments de l’audit national, des moyens de prévention doivent être redonnés aux élu-e-s, dès maintenant,
en proximité des collectifs de travail, pour éviter de nouveaux accidents du travail, de nouveaux morts.
Paris, le 23 avril 2024